De nouveaux imaginaires religieux en Haïti
From the Series: Haiti beyond Crisis
From the Series: Haiti beyond Crisis
8 août 2021 : En 1986, le président haïtien Jean-Claude Duvalier part pour l’exil sous la pression des rues et de la communauté internationale. Les nouveaux acteurs politiques locaux n’aspirent désormais qu’à faire démarrer le train de la démocratie dans le pays. En 1987, une constitution est adoptée par voie référendaire. Des élections libres et démocratiques sont prévues pour remplacer le Conseil National de Gouvernement. Toutefois, les Forces Armées d’Haïti et certaines figures néoduvaliéristes soutenues par une frange de la communauté internationale vont fragiliser le jeu démocratique. Des massacres et des coups d’État se succèdent et plongent le pays dans l’instabilité politique. Aujourd’hui, l’insécurité grandissante et la persistance de la double crise politique et économique plongent les populations vulnérables dans le désespoir. Les politistes parlent d’Haïti comme d’un « État failli » ou « fragile ».
Il existe plusieurs grilles d’interprétation de la situation haïtienne depuis l’ère post-duvaliérienne. Il y a celles élaborées par les spécialistes universitaires qui ne manqueront pas d’examiner des indicateurs objectifs pour faire des pronostics sur l’avenir du pays. Mais, dans les milieux religieux, d’autres grilles de lecture sont proposées et parviennent à alimenter l’imaginaire populaire. Au début des années 1980, la théologie de la libération charme certains prêtres catholiques. Ceux-ci prônent la conscientisation et la mobilisation des populations marginalisées dans le but de faire face aux problèmes structurels qui constituent un obstacle au développement du pays. Dans cette logique, le néolibéralisme est sévèrement critiqué autant que l’attitude de la hiérarchie de l’Église catholique qui, après avoir contribué au renversement de Duvalier, affiche une posture réactionnaire dans l’échiquier politique. Parmi ces prêtres se distingue un salésien du nom de Jean-Bertrand Aristide qui, par son charisme, finit par remporter les élections présidentielles de décembre 1990 avec le mouvement Lavalas.
En même temps, vers la fin des années 1980, des pasteurs néo-pentecôtistes pensent avoir trouvé la cause fondamentale du sous-développement du pays : il s’agit du vodou. Pour eux, les ancêtres n’auraient pu vaincre les forces coloniales ni l’expédition militaire des généraux français Leclerc et Rochambeau sans l’aide des lwa (esprit du vodou) avec lesquels ils ont pactisé lors de la cérémonie du Bois-Caïman en 1791. Ces leaders évangéliques présentent le vodou comme une religion afro-catholique assimilable à de la sorcellerie et qui tolère les crimes rituels et le cannibalisme. Pour eux, le développement du pays passe d’abord par le rejet du vodou et l’adoption des valeurs évangéliques. Il faut donc mener une guerre spirituelle, car les vieux démons importés d’Afrique sont encore là pour empêcher les leaders politiques de faire des choix stratégiques susceptibles de renforcer le vivre-ensemble et mener au développement économique. Dans le cas d’Haïti, ce n’est pas la lutte des classes qui est le moteur de l’histoire. C’est plutôt la lutte des dieux.
On comprend alors pourquoi, depuis les années 1980, des partis d’inspiration évangélique se multiplient. Ils entendent susciter une nouvelle espérance face à la détresse de la population. Ils défendent aussi des valeurs partagées par l’aile conservatrice de l’évangélisme états-unien. Non à l’interruption volontaire de grossesse, à l’homosexualité, au mariage pour tous, et cetera. Pas de programme économique clairement défini même si la tendance est de promettre de la prospérité car Haïti sera libérée de ses démons ancestraux. Mais, pour de multiples raisons, le vote protestant est morcelé. Une proportion significative des évangéliques a tendance à considérer le politique comme le lieu par excellence du mal. En occupant de hautes fonctions politiques, on ne peut échapper à la corruption ni garantir le droit à la vie et à la justice sociale. Par contre, d’autres estiment justement qu’il faut s’infiltrer dans les milieux politiques pour y insuffler une rupture éthique et lutter contre toute permissivité morale ou encore les dérives de l’ultramodernité. Cet investissement dans le champ politique s’observe alors que les statistiques officielles montrent que le protestantisme évangélique connaît de plus en plus de succès auprès de la population.
Au cours de ces cinquante dernières années, de nouveaux mouvements religieux se sont introduits en Haïti. De même, on assiste à l’émergence de sectes indigènes qui s’adonnent au bricolage religieux. Certaines considèrent Haïti comme une « terre mystique » ayant une vocation messianique pour le monde. Elles inscrivent son sous-développement et son instabilité politique dans un discours prophétique : il faut qu’Haïti se dégage du chaos avant d’entrer dans le cercle fermé des pays les plus riches afin de prouver qu’elle est la « lumière des nations ». On ne s’étonne pas d’entendre, même dans certaines églises évangéliques, que les Haïtiens sont des descendants du peuple juif (tribu de Juda) et qu’ils sauront changer le cours de l’histoire avec l’aide de Dieu. . . .
Depuis quelques années, des prophètes autoproclamés font leur apparition dans l’espace médiatique. Bien que le pays soit plongé dans l’insécurité et marqué par la radicalisation des groupes politiques, ils « prédisent » de possibles assassinats et des massacres, et cetera. Assez souvent, le discours prophétique est flou. Il revient au public de le décortiquer et d’attendre qu’un événement se produise pour faire le lien avec ce qui était prédit. En dépit de tout, des journalistes invitent ces prophètes à des émissions pour parler de l’avenir du pays. Les réseaux sociaux s’affolent quand des « prophéties » se réalisent. Durant les années 2000, la science a révélé l’intensification des activités sismiques dans le pays. Puis il y a eu le tremblement de terre de 2010 qui a fauché plus de 200.000 vies. Alors que de nombreuses études scientifiques confirment que l’île d’Haïti se situe sur une zone sismiquement active, des prophètes annoncent d’autres séismes encore plus meurtriers sans déterminer une date pour cette catastrophe ni les lieux qui seront les plus affectés. On ne s’étonnera pas que leurs prophéties se réalisent dans une semaine ou dans un siècle. À la suite du passage désastreux de l’ouragan Jeanne (2004), ces prophètes ont prédit qu’Haïti s’exposait à d’autres cyclones destructeurs à cause du renouvellement du pacte avec le diable (reconnaissance officielle du vodou en 2003 à la veille du bicentenaire de l’indépendance nationale). Pourtant, on le sait, le pays a toujours été sur la trajectoire des tempêtes tropicales et des ouragans. Il est devenu plus vulnérable à cause des problèmes liés à l’aménagement du territoire, le changement climatique, la planification et le financement des opérations de la protection civile, et cetera.
Et quand ces prophètes sont appelés à se prononcer sur les prises de pouvoir politique, ils voient généralement arriver « un homme » qui attirera les grâces du divin sur le peuple après les épreuves d’hier et d’aujourd’hui. Néanmoins, il faut attendre l’issue des élections pour connaître l’identité du messie et la mise en œuvre de sa vision politique pour confirmer la prophétie. Car le prophète ne peut se tromper. Si ce qu’il prédit n’arrive pas, c’est que Dieu a changé le cours des événements à cause des supplications des plus dignes leaders spirituels du pays ou encore que le public s’est trompé dans l’interprétation du temps prophétique. . . .
Lewis A. Clorméus; Translated by Laura Wagner
August 8, 2021: In 1986, Haitian President Jean-Claude Duvalier went into exile under pressure from grassroots movements and the international community. New local political actors sought to put the country on the path to democracy. In 1987, a constitution was adopted by referendum. Free and democratic elections were planned to replace the Conseil National de Gouvernement. However, the Haitian army and certain neo-Duvalierists, supported by a segment of the international community, undermined the democratic process. A series of massacres and coups d’état plunged the country into political instability. Today, growing insecurity and the ongoing dual political and economic crises have driven vulnerable populations into despair. Political scientists describe Haiti as a “failed” or “fragile” state.
There are several ways to interpret Haiti’s situation in the post-Duvalier era. There are those developed by academic specialists who study objective indicators to make forecasts about the country’s future. But, in religious circles, there are other proposed understandings that fuel the popular imagination. In the early 1980s, some Catholic priests grew enchanted with liberation theology. They advocated awareness-building and the mobilization of marginalized people to address structural problems standing in the way of the country’s development. By that logic, they harshly criticized neoliberalism as well as the attitude of the Catholic Church hierarchy, which, after having contributed to Duvalier’s overthrow, assumed a reactionary political position. Among those priests, a Salesian by the name of Jean-Bertrand Aristide stands out—who, by virtue of his charisma, ended up winning the December 1990 presidential elections with the Lavalas movement.
At the same time, around the end of the 1980s, neo-Pentecostal pastors believed they had identified the fundamental cause of the country’s underdevelopment: Vodou. For them, the ancestors could never have defeated the colonial forces or the military expeditions of Generals Leclerc and Rochambeau without the help of the lwa (Vodou spirits), with whom they entered into a pact during the Bois-Caïman ceremony of 1791. These evangelical leaders presented Vodou as a Afro-Catholic religion akin to witchcraft that condones ritual crimes and cannibalism. For them, the country’s development depends on the rejection of Vodou and the adoption of evangelical values. And so a spiritual war must be waged, for the old demons imported from Africa are still there to stop political leaders from making strategic choices that will strengthen our ability to live together peacefully and lead to economic development. In the case of Haiti, class struggle is not the motor of history. It is, rather, the struggle of the gods.
It is easy to understand, then, why evangelical factions have multiplied since the 1980s. Faced with the people’s distress, they intend to arouse a new hope. They also defend values shared with the conservative wing of US evangelism: no to the voluntary termination of pregnancy, to homosexuality, to marriage-for-all, et cetera. They have no clearly defined economic agenda, despite a tendency to promise prosperity when Haiti is at last liberated from its ancestral demons. But, for many reasons, the Protestant vote is divided. A significant portion of evangelical Christians consider politics the ultimate site of evil. It is impossible for those holding high political office to escape corruption or guarantee the right to life and social justice. In contrast, others believe it necessary to infiltrate the political sphere to create an ethical rupture and fight against moral permissiveness and the slide into ultramodernity. This investment in the political field is evident, as official statistics demonstrate that evangelical Protestantism is on the rise.
Over the past fifty years, new religious movements have been introduced to Haiti. At the same time, we are witnessing the emergence of homegrown sects that cobble together their own religious ideology. Some consider Haiti a “mystical land” with a mission to redeem the world. They incorporate its underdevelopment and political instability into a prophetic discourse: Haiti must emerge from chaos before entering the inner circle of the wealthiest countries, in order to prove that it is the “light of the nations.” It is not surprising to hear, even in some evangelical churches, that Haitians are the descendants of the Jewish people (tribe of Judah) and that they will change the course of history with God’s help . . . .
Self-proclaimed prophets have appeared in the media for several years. Even as the country descends into insecurity and political groups grow increasingly radicalized, they “predict” possible assassinations and massacres. Often, the prophecies are vague. It is up to the public to deconstruct them and wait for something to happen that corresponds with the prediction. In spite of everything, journalists invite these prophets to their programs to discuss the country’s future. Social networks go wild when these “prophecies” come true. During the 2000s, science revealed growing seismic activity in the country. Then 2010 saw the earthquake that claimed more than 200,000 lives. While multiple scientific studies confirm that Haiti is located in a seismically active zone, prophets predict other, even more deadly earthquakes to come, without specifying a date for the catastrophe or the areas that will be most affected. It will come as no surprise when their prophecies come true, whether in a week or in a century. Following the disastrous passage of Hurricane Jeanne (2004), these prophets predicted that Haiti would be hit by other devastating hurricanes as a result of the renewal of the pact with the devil (signified by the official recognition of Vodou in 2003 on the eve of the bicentennial of Haiti’s independence). Yet, as we all know, the country has always been in the path of tropical storms and hurricanes. It has become more vulnerable due to problems of land use, climate change, planning, and financing of civil protection operations, et cetera.
And when these prophets are called upon to comment on political power grabs, they often predict the arrival of “a man” who, after hardships past and present, will draw God’s favor to the people. But we must wait for the outcome of the elections to know the identity of the messiah and the enactment of his political vision to confirm the prophecy. Because the prophet cannot be wrong. If what he foretells does not come to pass, it is because God has changed the course of events in response to the pleas of the country’s most worthy spiritual leaders, or because the public has misinterpreted the time of the prophecy . . . .
Lewis A. Clorméus; Danielle Josyle ki tradui l
8 dawou 2021: Nan lane 1986, prezidan ayisyen Jean-Claude Duvalier te pran legzil anba presyon lari a ak kominote entènasyonal la. Nouvo aktè politik nan peyi a t ap chèche tout jan pou mete peyi a sou ray demokrasi. Nan lane 1987, yo tout dakò mete yon konstitisyon sou pye pa referandòm. Yo prevwa eleksyon lib anba demokrasi pou ranplase Konsèy Nasyonal Gouvènman an. Poutan, lame peyi Dayiti ak kèk nan neyodivalyeris yo a ak sipò yo jwenn nan men yon ti kras nan kominote entènasyonal la pral gaye koze demokrasi sa a. Yon pakèt masak ak koudeta plonje peyi a nan yon destablite politik. Jounen jodiya, ensekirite ap vale teren mele ak kriz politik ak ekonomik aktyèl sa ap trennen ti pèp la ki te deja nan mizè nan yon dezespwa. Espesyalis nan koze politik yo gade Ayiti kòm yon “peyi rate” oswa “frajil.”
Gen plizyè mannyè pou konprann sitiyasyon Ayiti aprè epòk Duvalier. Gen sa espesyalis ki ale nan inivèsite yo ekri; yo sèvi ak yon pakèt endikatè ki bay bon jan lide pou yo kapab fè pwonostik sou avni peyi a. Men nan sektè relijye a, yo vin ak lòt mannyè konprann epi ki chofe kwayans popilasyon an. Nan kòmansman lane 1980 yo, teyoloji liberasyon an te pran nanm kèk nan pè katolik yo. Yo t ap batay pou moun ke sistèm sosyal la ap toupizi a te pran konsyans epi souke kò l devan pwoblèm estrikti ki bloke avansman peyi a. Nan lojik sa a, yo kritike jan plan neyoliberal la ap tòdye pèp la epi tou yo rele anmwe pou jan gwo chèf legliz katolik la reyaji; se menm legliz katolik sa a ki te goumen pou te mete Duvalier atè, epi se li menm ankò ki te vin pran yon pozisyon kont revolisyon nan zafè politik yo. Nan mitan pè sa yo te genyen yon salezyen ki te rele Jean-Bertrand Aristide ki te kanpe. Avèk mayetis pèsonèl li, li te rive genyen eleksyon pou prezidan nan mwa desanm 1990 ak mouvman Lavalas.
Pandan tan sa a, nan finisman lane 1980 yo konsa, anpil pastè neyopannkotis yo lonje dwèt yo byen long sou sa yo panse ki ta lakòz peyi a pa ka vanse tout bon vre: se vodou. Pou yo menm, zansèt yo pa t ap ka kraze sistèm kolonyal ki t ap kraze yo a, epi tou yo pa t ap kapab bat espedisyon militè Jeneral Leclerc ak Rochambeau si yo te vann nanm yo bay lwa lè seremoni Bwa Kayiman 1791 lan. Lidè k ap preche levanjil sa yo kwè vodou se yon relijyon ki makonnen pratik ak kwayans nan katolik ak animis, ki menmjan ak maji epi ki pa gen okenn pwoblèm ak seremoni pou fè krim ak zak kanibal. Pou yo menm, pou peyi a ta ka vanse fòk yo ta bay vodou an vag epi pou sitwayen yo kòmanse pratike levanjil. Kidonk, fòk gen yon lagè espirityèl ki pete paske vye demon sa yo ki sòti Lafrik yo toujou la ap bare lidè politik yo pou yo pa pran bon desizyon k ap ede nou viv ansanm nan lapè epi mennen peyi a nan chimen devlopman ekonomik. Nan ka pa Ayiti a, se pa yon goumen klas ak klas ki motè istwa a. Men pito se yon goumen dye ak dye. . . .
Nou konprann kounya poukisa, depi nan lane 1980 yo, vin genyen tout kan levanjil sa yo. Yo ta renmen pote yon lòt lespwa devan nivo ladetrès pèp la. Epitou, y ap defann kèk valè yo kopye nan kouran levanjil meriken yo. Yo pa dakò moun kanpe gwosès, ni nan rantre nan relasyon ak moun menm sèks, ni maryaj pou tout moun, elatriye. Pa gen okenn pwogram ekonomik byen tabli menmsi tandans lan se pwomèt pwosperite paske Ayiti dwe sòti anba grif demon zansèt li yo. Men pou yon pakèt rezon, vòt pwotestan yo divize. Yon bon pati nan kretyen levanjil yo wè politik tankou se yon kote se mal sèlman ki fèt la. Li enposib pou sila yo ki nan gwo pòs nan politik pou yo pa nan magouy oswa pou yo kapab garanti tout moun gen dwa pou viv oswa pou jwenn jistis sosyal. Poutan, gen lòt menm ki panse fòk ou layite kò w nan sistèm politik la pou kwape etik sa epi goumen kont sitirans moral ak move pant modènite egzajere sa. Y ap suiv envestisman nan sistèm politik la pandan gen yon pakèt estatistik ofisyèl ki montre kijan mond pwotestan an ap pran jarèt bò pèp la.
Nan dènye senkant lane sa yo, gen yon pakèt mouvman relijye ki vin ap parèt anndan peyi Dayiti. Menm jan an tou, nou wè yon pakèt sèk endijèn k ap fèk parèt k ap kole pyese pwòp ideyoloji relijyon pa yo. Genyen ladan yo ki wè Ayiti tankou yon “tè mistik” ki gen kòm misyon pou sove lemonn. Yo foure soudevlòpman peyi a ak destablite politik la nan yon diskou pwofèt: fòk Ayiti sòti nan malsite a anvan li antre nan sèk gwo peyi yo, pou l kapab montre li se “limyè nasyon yo.” Menm nan kèk legliz levanjil yo, ou kapab tande y ap di Ayisyen se pitit jwif (tribi Jida) epi yo gen pou chanje istwa a ak èd Bondye. . . .
Depi kèk lane, yon pakèt moun ki di yo se pwofèt ap parèt nan medya yo. Menm pandan peyi a ap soufri anba ensekirite epi gwoup politik yo ap vin pi tennfas, yo “prevwa” kapab gen zak sasinay ak masak. Gen pakèt fwa, pwofesi yo pa klè. Kidonk, se piblik la ki pou dekòtike sa yo di a epi tann yon bagay fin pase pou aliyen l ak pwofesi a. Malgre tout bagay, jounalis yo envite pwofèt sa yo nan emisyon yo pou pale sou avni peyi a. Rezo sosyal yo fin fou lè “pwofesi” sa yo reyalize. Pandan lane 2000 yo, lasyans te fè konnen kapab gen anpil tranblemanntè nan peyi a. Epi te vin gen tranblemanntè 2010 la ki te ale ak nanm 200.000 kretyen vivan. Pandan etid ki chita sou lasyans pwouve zile Ayiti a sou yon zòn tranblemanntè aktif, pwofèt yo menm anonse lòt tranblemanntè ki ka touye plis moun, san yo pa di ni kilè sa kapab fèt ni nan ki zòn ki kapab gen plis malè. Se pa p yon sezisman si pwofesi sa yo ta fèt nan yon semèn oswa nan yon syèk. Aprè siklòn Jeanne (2004), pwofèt sa yo te di kapab gen lòt siklòn ki ka fè anpil dega nan peyi Dayiti kòm santans paske yo te renouvle angajman yo te fè ak dyab (y ap pale de rekonesans ofisyèl Vodou a nan lane 2003, lavèy anivèsè 200 lane endepandans peyi nasyonal). Poutan, nou konn sa byen, peyi a toujou sou wout tanpèt ak siklòn. Peyi a te vin plis anba menas sa yo poutèt jan yo sèvi ak tè peyi a, chanjman klima a, move planifikasyon ak ti kal finansman operasyon pwoteksyon sivil yo, elatriye.
Epi lè yo mande pwofèt sa yo pou di sa yo panse sou jan nèg yo ap foure men yo nan politik la, yo souvan fè konnen yo wè yon “nonm” k ap rale gras Bondye sou pèp la, malgre mizè nou fin viv ayè yo ansanm ak sa n ap kontinye viv yo. Men fòk nou rete tann eleksyon yo fin fèt pou nou ka konnen kiyès Mesi a ye epi konnen kisa li wè pou politik peyi a pou kapab konfime pwofesi a. Paske pwofèt la pa ka bay manti. Si pwofesi li a pa rive fèt, se Bondye ki vire bagay yo poutèt siplikasyon lidè espirityèl ki pi diy nan peyi a oswa piblik la mal konprann sa k te di sou kilè pwofesi a ap akonpli. . . .